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Helena Faneca

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Toulouse, France
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Helena Faneca
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Ma démarche s'interroge sur l'imaginaire, l'inconscient et la mémoire, et s'appuie sur une production aujourd’hui essentiellement graphique sur papier. C’est après quelques années de peinture à travers un médium lourd qui est l’huile, que mon travail s’est orienté vers le dessin. J'aborde le dessin pour le dessin comme l'expression d'une représentation mentale d'une forme, de figures ou d'atmosphères présentes dans mon imaginaire. J'emploie des outils et des supports me rapprochant de l'écriture, et me permettant un plus grand vagabondage graphique. Ce sont des stylos-billes, des feutres à pointes fines, ou encore des aquarelles. C’est sans idée préconçue que je griffonne dans l’inspiration subite et l’abandon, comme les dessins que l’on gribouille au téléphone. Au départ tout part d’un jet, de quelques traits esquissés ( l’étymologie d’esquisse signifie « poème improvisé ») afin qu’émergent ou disparaissent par analogies ou associations d’idées, mes images. Nombreux sont les artistes à avoir utiliser ce dispositif, dit de l’humeur. Que ce soit Léonard de Vinci, qui voyait dans les zébrures des vieux murs des mondes oniriques, ou bien encore le surréaliste Max Ernst qui ravivait la projection mentale par l’irritation du regard et les facultés méditatives et hallucinatoires. Je pourrais encore dans un passé plus proche me référer à Francis Bacon ou Eugène Leroy. Mes images, ou mes Fantaisies, vieux terme signifiant «visions» sont des Images-Souvenirs, des images accumulées en bribes d’histoires. Saudades est un mot portugais dont la traduction est périlleuse, car la Saudade exprime toujours une fêlure, un manque dans le présent, mais jamais de l’amertume. C’est une sorte de tendance à conjurer le sort, à apprivoiser l’imprévisible et, à entrer en harmonie. Cependant dans mes recherches, il n’est pas question de quête de paradis perdu, mais d’un questionnement sur la nature ou la destinée humaine, une destinée capricieuse et grotesque. En l’occurrence sur un point de vue historique, l’art du caprice a à voir avec ce qui cloche dans les corps, mais aussi avec l’émergence de figures extirpées d’un chaos pictural ou graphique. Au 16ème siècle, il apparaît en littérature chez Rabelais, dans la peinture flamande avec Bosch et Breughel, et devient au 17ème siècle un genre artistique à part entière chez Jacques Callot, Tiepolo, Piranèse pour enfin, servir d’allégorie à Goya dans les Désastres de la guerre. La représentation est souvent déréalisée chez moi, ce qui lui confère un côté mystérieux et énigmatique. Elle ne se donne pas à voir au premier regard, car il faut que ce dernier prenne le temps de se poser, pour qu’elle se dévoile, comme s’il fallait décrypter un message. La visibilité est mise à mal par les dispositifs utilisés. D’abord, la figuration semble maladroite, raturée, écrasée parfois, car dans le processus créatif, je mets à contribution l’accident, la trouvaille. En effet, les noirs de certains de mes dessins relèvent le plus souvent du repentir. La figuration est à mi-mots entre le figuratif et l’abstrait, en métamorphoses, chahutée par des images à figures multiples, comme chez le peintre Archimboldo. Et puis, il y a la miniature, seule, pour elle-même, ou accumulée en une multitude de petites visions, alimentant l’espace de tableaux dans le tableau dans le clair-obscur d’une atmosphère entre chiens et loups. Bref, mes compositions labyrinthiques et vertigineuses me permettent de conjurer quelque chose de l'ordre de l’énigme, du charme et de l'effroi.
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